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S'engager dans le mouvement de lutte contre le changement climatique, c'est s'engager dans le monde qui nous entoure. Nous nous informons sur la science, l'écologie et le fonctionnement de notre planète ; nous nous adressons aux gouvernements, aux entreprises et à d'autres personnes ; nous écoutons les luttes de ceux qui vivent sur des continents lointains et de ceux qui habitent à l'autre bout de la ville. Nous reconnaissons que la crise climatique dépasse de loin notre propre expérience, et c'est pourquoi nous nous tournons vers l'extérieur pour écouter, apprendre et agir. Mais les défenseurs du climat doivent également se tourner vers l'intérieur , non seulement pour réfléchir à ce qu'ils ont appris, mais aussi pour s'assurer qu'ils prennent soin d'eux-mêmes.
Il est plus facile à dire qu'à faire de trouver l'espace nécessaire pour se reposer et gérer ses émotions, en particulier pour les étudiant.e.s de l'enseignement supérieur qui ont toujours plus de travail à faire. À l'université de Guelph*, le Climate Café a décidé de créer un espace pour guider les étudiant.e.s dans des discussions reposantes sur l'anxiété climatique, l'éco-chagrin et toutes les émotions complexes qui découlent du changement climatique.
Comment se déroule un café climatique ? Environ une fois par mois, une quinzaine d'élèves issus de différents programmes s'installent dans la salle. Les tables sont garnies de matériel artistique - peintures et pinceaux, crayons et papier - mais les élèves prennent une tasse de café ou de thé fumant et un en-cas avant de s'asseoir. Dans cet espace calme, les conversations informelles sont encouragées ou guidées par un animateur ou animatrice, et chacun a la possibilité de parler de ce qu'il ressent. Parfois, ces discussions comprennent des questions posées par l'animateur ou l’animatrice - « À quoi ressemble un avenir meilleur ? » - à laquelle les élèves doivent répondre comme ils l'entendent, que ce soit par l'art, l'écriture ou une discussion plus poussée. C'est un endroit où l'on peut être honnête, créer de l'art sans pression et faire une pause par rapport à tout ce qui se passe à l'extérieur de la salle.
Si vous y assistez une deuxième fois, vous remarquerez qu'il y a d'autres participants réguliers. Si vous y assistez une troisième ou une quatrième fois, vous commencerez à comprendre que le Café climatique est moins un événement qu'un rassemblement communautaire.
Le Climate Café a été créé et entretenu avec soin et intention, avec le soutien de bourse d'Assemblée du Havre Jeunesse. Il existe sur le campus de nombreuses possibilités de s'informer sur le changement climatique - c'est en partie pour cette raison que le Climate Café a été créé. En classe, les étudiant.e.s découvrent la science qui sous-tend la crise climatique, les inégalités qu'elle engendre dans le monde entier, les effets qu'elle produit déjà et ceux qui sont inévitables. Ils prennent le poids de ce monde sur leurs épaules et passent directement au cours suivant avant d'avoir pu assimiler ce qu'ils ressentent. Le Climate Café a vu le jour parce que les étudiant.e.s n'avaient pas d'endroit où ils pouvaient exprimer leurs émotions en étant soutenus et sans être jugés. Les étudiant.e.s disent aussi que le Café est un endroit où iels peuvent se reposer et se déstresser de leur vie académique. C'est une pause dans le travail scolaire - il n'y a pas de note de participation pour les discussions, et personne ne critique les peintures. Il existe très peu d'espaces où les étudiant.e.s de l'enseignement supérieur peuvent créer sans attente, mais demandez à tous ceux qui sont allés au Café du climat et ils vous diront à quel point cet espace leur est précieux.
L'intention s'étend également au-delà des sessions elles-mêmes. Les ressources du Climate Café sont choisies avec soin, comme les fournitures artistiques de l'entreprise autochtone Beam Paints ou les livres publiés par l'organisation de jeunes Shake Up the Establishment. Le Climate Café continue d'ajouter de nouveaux aspects à l'expérience et d'élever les sessions tout en maintenant l'atmosphère et la culture de soutien qui incitent les étudiants à revenir.
Le stress, l'épuisement professionnel, l'anxiété sont des phénomènes communs aux étudiant.e.s universitaires et aux militant.e.s pour le climat ; il n'est donc pas étonnant que ceux qui appartiennent à ces deux catégories puissent être débordés. Le Climate Café offre à ces jeunes un endroit où iels peuvent ressentir leurs émotions, laisser libre cours à leur créativité et se rappeler qu'ils ne sont pas seuls.
* L'Université de Guelph se trouve sur les terres et le territoire des Mississaugas du Crédit.
Rédigé par une étudiante stagiaire : Molly Boley